1 octobre 2009

Bon délire : "ça m'énerve" :)

Une petite vidéo sympa et pleine d'humour qui circule actuellement sur les forums et qui n'épargne personne. J'ai adoré.


14 septembre 2009

Opération Bass for ever à Saint-Étienne-Cantales

Photos : quelques bass de Saint-Étienne -Cantalès

Depuis plusieurs années (2001-2202), les AAPPMA gestionnaires de ce lac de barrage du Cantal font le nécessaire pour aleviner en bass. Après des début difficiles et une période d’incertitude liée à une absence de protection spécifique en période de reproduction (adoptée depuis), et même si la population reste fragile, l'introduction pourrait être en passe de réussir.

Cette année encore de belles prises ont été réalisées et de nombreux nids, alevins et juvéniles ont été observés.
L'expérience est d'autant plus intéressante que le climat cantalien aux hiver longs et rudes se situe à l'opposé de ce que l'on considère trop souvent (à tort) comme une condition au développement de cette espèce. Pourtant le "bigmouth" se maintient dans certains lacs canadiens recouverts d'une épaisse couche de glace chaque hiver.
Le fait qu'il se maintienne, se reproduise, et connaisse une croissance rapide dans un lac comme Sain-Étienne-Cantalès (lac eutrophe très riche en fourrage) vient donc démentir cette théorie.

Autre fait intéressant, l'observation révèle que dans ce barrage les bass montrent une prédilection pour des secteurs tout à fait imprévus, voire même aux antipodes de ce que l'on aurait pu pronostiquer. De toute évidence il y aurait là matière à étude scientifique, car à ma connaissance le comportement et l'acclimatation du bass en grand lac et retenue artificielle n'a jamais été réellement étudié en France.



Peut-être y aurait-il là un sujet à creuser. Y a t-il un thésard dans la salle qui souhaiterait en faire son sujet de soutenance ? :)

En effet, rares sont les grands lacs français, et a fortiori les retenues artificielles, où des essais pour établir une population de bass durable ont été couronnés de succès. Pourtant il ne manque pas d'exemples, en Espagne ou au Maroc, où cette espèce se maintient sans problème.

Je me souviens d'une discussion avec Samir Kerdjou, au cours de laquelle il m'expliquait que les français n'auraient aucune chance de remporter un concours en Espagne tant que nous n'aurions pas en France un grand lac bien peuplé en bass pour nous entraîner dans des conditions proches de celle rencontrées en Espagne. "Sainté" sera t-il se lac ?

La seule chose dont on soit à peu près certain, fort de divers précédents et déconvenues (Saint-Cassien, Vassivière, etc.) est que pour être couronnée de succès l'introduction du bass en grande retenue doit être soutenue (combien d'années et d'individus/ha, cela reste à étudier) et accompagnée de mesures de protection spécifique. Le bass, espèce vulnérable de par son comportement peu craintif (voire hyper-agressif en période de reproduction) et son habitat en zone littorale, doit en effet subir la double pression des prédateurs installés avant lui (sandres, brochets, perches, parfois silure) et des pêcheurs à la ligne.

Pour que la population prometteuses de Saint-Étienne-Cantalès ne subisse pas ce même sort et cet inexorable déclin, il faut donc maintenir l'effort d'alevinage tout en sensibilisant les pêcheurs à la nécessité d'éviter les prélèvements tant que l'introduction n'aura pas été menée à son termes.


Les AAPPMA devraient introduire environ 200 kg de bass supplémentaires cet hiver. Même si cela semble peu par rapport à la biomasse d'un lac eutrophe de 500 ha, l'effort est considérable et entraîne de lourdes dépenses, le bass étant l'un des poissons les plus chers auprès des pisciculteurs, à un peu plus de 20 € le kilo.
Et l'on ne peut pas décemment demander plus à des AAPPMA dont la majorité des membres cotisants ne s'intéressent pas spécialement à cette espèce. En fait il faut même saluer leur persévérance face aux critiques dont ces dépenses font parfois l'objet.

L’association Cantal Power Fishing, composée de pêcheurs sportifs passionnés, lance donc une idée simple par le biais de son forum Powerticale. Il s’agit d’une contribution volontaire ouverte jusqu'au début novembre 2009 (date prévue pour l’alevinage). L'ensemble des dons récoltés sera intégralement reversé à L'AAPPMA de Laroquebrou. Une cagnotte virtuelle a été mise en place sur leur forum pour suivre l ‘évolution du montant des sommes recueillies.

Cette action au départ symbolique et destinée à montrer le soutien et la solidarité des amoureux du bass à leurs AAPPMA, a reçu le support de Black Bass France et semble intéresser les fabricants puisque les sociétés Ultimate Fishing et Sakura ont décidé de contribuer à la cagnotte.

Pour suivre l’évolution de cette initiative originale et pourquoi pas y contribuer, vous pouvez vous inscrire sur le forum Powerticale.
Si vous êtes un passionné de pêche du bass, n'hésitez pas à contribuer, ne serait-ce que de quelques euros. Le nombre de contributeurs sera en effet aussi important, d'un point de vue psychologique, que le montant de la somme réunie.

Envoyez vos dons par chèques à l'ordre de Cantal Power Fishing – opération SEC Bass for ever - 9 lotissement de Lacombe - 15150 ST GERONS.

Lien à suivre sur ce sujet : http://cantalpowerfishing.over-blog.com

11 février 2009

Pollution de la Saône aux PCB

Joël Parcel dénonce la frilosité de la pêche associative.

Cliquer pour agrandir
Bonjour Michel,

Je t'adresse en pièce jointe le contenu d'un article paru sur le journal " Le Progrès " de Lyon concernant la pollution aux PCB de la Saône.

Cet article démontre ce que nous savons depuis des années, mais confirme également le laxisme de l'état et, plus regrettable encore, des fédérations de pêche qui ferment les yeux quant aux risques d'empoisonnement des gens. On veut engranger des permis (fortement en baisse) mais en aucun cas on ne se décide à parler de protection du poisson.


Pour résumer l'incohérence et la mauvaise foi de ces Messieurs, il est interdit de consommer les poissons du Rhône et de la Saône, mais il est tout à fait autorisé de prélever sans retenue, du moment que le produit de notre pêche est détruit. Cela m'a été affirmé de vive voix par les gardes de la fédération. Hallucinant de médiocrité !

D'ailleurs, les nombreux pêcheurs amateurs aux engins continuent allègrement à poursuivre leurs méfaits, couverts par l'état et la fédé puisqu'ils ne sont pas habilités à vendre le produit de leurs pêches, ce dont on est en droit de douter. En admettant que ces pêcheurs ne vendent pas leurs poissons, et faisant la relation avec ce qui m'a été honteusement déclaré par les gardes, j'en déduis que des quantités importantes de poissons sont destinées à être détruites de façon gratuite. Il n'y a pas d'autres alternatives possibles ... soit on vend et contamine des familles entières, soit on détruit en restant dans le cadre de la loi. Dans quel pays vit-on ? ... pauvre France !

Tu noteras que cet article fait abstraction du problème majeur et très inquiétant en ce qui concerne la Saône, à savoir la régression spectaculaire de toutes les espèces nobles ou fragiles, surtout depuis ces quatre ou cinq dernières années. La cause ? Les pesticides ou autres produits chimiques. Mais pourquoi parlerait-on de ces pollutions qui déciment directement les poissons ou nuisent à leur reproduction. Rien à fiche des poissons ! Parlons en priorité des risques liés aux PCB, et qui mettent la santé de l'homme en péril.

Le Rhône est soumis lui aussi aux pollutions des PCB, n'empêche que la population piscicole est exceptionnelle toutes espèces confondues. La Saône elle, se meurt d'année en année. J'ai parcouru ses berges durant cinquante ans, elle était reconnue comme étant la rivière la plus poissonneuse de France, elle était ma seconde épouse, j'en étais amoureux. Je ne la reconnais plus depuis quelques années, elle ne me véhicule que de la pitié. Ils nous l'ont tuée et je le criais haut et fort, mais on me rétorquait que je me faisais des idées, que j'étais pessimiste, que ça s'arrangerait etc ...
Mes yeux qui ne voyaient qu'au travers de cette rivière, ont vu sa couleur verte pleine de vie virer à un marron suspect et prolongé dans l'année, ses berges prendre une teinte sombre et triste, ses innombrables coins prolifiques réduits à des déserts, les ballets de carpes laissant place au silence ... le néant !


C'est irrémédiablement fichu pour la Saône, les berges sont désertes et le nombre très amoindri de pêcheurs s'est retranché sur le Rhône chargé de PCB certes mais relativement épargné par ces saletés de produits déversés par les agriculteurs ... premiers pollueurs de nos rivières. La Saône l'a payé très cher !

Ce qui peut nous rassurer, c'est qu'il ne soit pas démontré ou prouvé que le PCB ait une incidence directe et néfaste sur la santé du poisson ou sur sa reproduction. Il porte le PCB dans ses graisses mais aucun signe apparent et alarmant ne nous conduit à une quelconque inquiétude.

Ce qui peut nous offusquer par contre c'est ce discours mesquin et incohérent de nos dirigeants, fédés, services de navigation, qui ne veulent en aucun cas admettre que nous pêcheurs sommes dans le vrai, à savoir instaurer un no-kill total appuyé par un paragraphe net et précis : " il est interdit de prélever le poisson quelle qu'en soit l'espèce "... Cette initiative préservant ainsi la gente piscicole en concordance avec les nouvelles mentalités et préservant de façon crédible et saine la santé de l'homme sans équivoque possible.

Ce comportement laxiste et lâche doit être dénoncé. Je suis prêt et motivé pour m'impliquer dans cette dénonciation. Démarche insignifiante de ma part... mais en tout cas j'aurai le sentiment d'avoir les cuisses propres.
Avec mon collègue Jean nous avons largement insisté auprès des gardes afin que notre message soit pris en considération et remonte auprès des instances dirigeantes lors d'une de leurs nombreuses réunions. Nous verrons s'il y a un retour mais je ne me berce pas trop d'illusions.

Allons-nous (nos enfants surtout ) être expulsés petit à petit de nos fleuves / rivières, devant délaisser nos VRAIS poissons et être contraints de rejoindre des plans d'eau ou autres " trous à pisse " pour se consoler avec des poissons ( qui n'en sont pas ) numérotés et répertoriés ? Si cet avenir est promis à nos enfants, je bénis le ciel de m'avoir permis d'échapper à cette parodie ridicule et cette passion absente de valeurs.



Ma réponse à Joël

Salut Joël

Bien triste constat et bel article.

Il est clair que face au problème des pollutions chroniques les fédés de pêche ont le cul entre deux chaises, et cette affaire le met bien en lumière : tirer la sonnette d'alarme et perdre de nombreux pratiquants, ou minimiser le problème et faillir à leur mission de protection des milieux aquatiques.

Il est tout de même paradoxal que ce soit un pêcheur professionnel, qui aurait tout intérêt à passer l'affaire sous silence, qui donne l'alarme tandis que les pêcheurs à la ligne font le canard...

Pour ce qui est des taux de PCB par espèce, il faudrait avoir accès aux données détaillées des échantillonnages. Si les mesures sont faites sur des sandres ou brochets de 40 cm, rien d'étonnant à ce que le taux soit faible, alors qu'un poisson de 80 cm aura lui au fil des ans concentré le PCB dans ses tissus.

N'importe qui ayant un minimum de connaissance en écologie sait comment fonctionne une chaîne alimentaire et connaît le principe de concentration des substances non éliminées. Tout ce passe un peu comme si l'on s'efforçait de ne pas chercher au bon endroit, histoire d'être sûr de ne pas trouver...
Toutefois, faute de communication efficace sur le sujet, on ne peut pas exclure que certaines espèces concentrent davantage le PCB que d'autres, et ce indépendamment de leur position dans la chaîne alimentaire.

Pour ce qui est des pollutions diffuses d'origine agricole (pesticides notamment), je pense que ce sera le grand scandale de ce siècle, le jour où l'on se décidera à regarder la vérité en face.
J'espère me tromper mais je crois que ce problème de PCB fera figure d'aimable plaisanterie en comparaison, car il reste localisé aux grands cours d'eau, alors que la pollution d'origine agricole est partout, y compris dans nos nappes phréatiques.