14 décembre 2008

Signez la pétition pour une réelle protection de l'anguille


Autrefois surabondante dans nos rivières, au point qu'on l'a parfois considérée comme nuisible, l'anguille est aujourd'hui menacée de disparition

Les ouvrages infranchissables, les pollutions et agressions divers du milieu, et bien entendu la sur-pêche des civelles en estuaires pourraient avoir raison de cette espèce emblématique dans un avenir proche, si rien de sérieux n'est fait pour endiguer l'hémorragie.

Le GRISAM (Groupement d'Intérêt Scientifique sur les espèces AMphihalines) prévoit une extinction de l’espèce dans les 30 à 100 prochaines années...

Sous la pression des règlements européens, la France a présenté un plan de gestion, qui a été rejeté par la FNPF (Fédération Nationale de la Pêche en France), qui le juge très nettement insuffisant :

En effet, la pêche de loisir est la plus impactée par des mesures de restrictions, tandis que la pêche professionnelle, notamment à la civelle reste autorisée. (...)

En l’état du plan il est relevé, notamment pour les ouvrages, l’absence de mesures de terrain efficaces immédiatement pour la sauvegarde de l’anguille. Aucune mesure de gestion ne propose la mise en œuvre immédiate d’actions prioritaires sur les ouvrages entravant le transit de l’anguille quelque soit leur usage (stockage, hydroélectricité, niveau de l’eau…).

La reconstitution des populations d’anguilles devait passer par un plan ambitieux fixant pour les 5 ans à venir des mesures de réduction de l’ensemble des pressions s’exerçant sur cette espèce à hauteur de 50%, tant sur la pêcherie (pêche amateur et pêche professionnelle) que sur les pressions anthropiques (les ouvrages, l’habitat, les zones humides par exemple).

Un rapport accablant des scientifiques du GRISAM (Groupement d'Intérêt Scientifique sur les espèces AMphihalines) a révélé que le plan, dans l’état actuel des mesures de gestion proposées, ne permet pas de sauver l’anguille de la disparition.
La FNPF a donc décidé d'envoyer une pétition avant le 31 décembre aux ministères de l’écologie et de l’agriculture et de la pêche, ainsi qu’à la Commission Européenne. Il est possible de signer cette pétition en ligne, et je vous encourage vivement à le faire au plus vite.

25 août 2008

Open AFCPL du Bourget : gagnez un séjour à Orellana

Ce concours est désormais un grand classique pour tous les compétiteurs du circuit leurres désireux de marquer des points au classement brochet.

Cette année une soixantaine de bateaux sont attendus les 6 et 7 septembre, et les organisateurs ont décidé d'offrir une dotation exceptionnelle aux vainqueurs : les deux pêcheurs de l'équipe gagnante se verront offrir un séjour d'une semaine pour pêcher le brochet sur le fameux lac d'Orellana, en Espagne. La valeur de ce séjour est estimée à 1000 euros.

Contact : Dominique Colliard - 06 09 40 42 80 - Colliard.dom@club-internet.fr

21 août 2008

BBF : Franck Rosmann passe la main

Franck Rosmann, fondateur et président historique de l’association Black Bass France, a décidé de passer le flambeau. Même s’il reste membre actif de l’association, c’est une page de l’histoire de la pêche aux leurres en France qui se tourne.
Voici l’occasion de faire une petite rétrospective sur cette association et ce qu’elle nous a apporté, et pas seulement dans le domaine de la protection et promotion du black bass.

Aline RosmannChef de produit pour la société Sakura (SERT) depuis 2006, Franck avait de plus en plus de mal à concilier à la fois ses obligations professionnelles, familiales, et ses fonctions à la tête de BBF.
De plus, son déménagement sur Bordeaux l’avait écarté des autres membres historiques du bureau de l’association, ce qui rendait compliqué la tenue des réunions de travail.

On ignore encore qui sera son successeur. Plusieurs personnes seraient intéressées mais aucune décision n’a encore été prise.

Franck va désormais se consacrer davantage à sa vie de famille et à sa compagne, Aline.



L’appel du 18 juin...

BBF a vu le jour le 18 juin 1994, sur l’initiative de quelques passionnés, donc Franck faisait évidemment partie. Bien que l’association n’ait jamais comporté un grand nombre d’adhérents (autour de 200 en moyenne, avec une légère tendance à la baisse ces dernières années), elle s’est montrée très active que ce soit dans le domaine de la protection du black bass, sa raison d’être, ou dans la promotion de nouvelles pratiques (catch and release) et de nouvelles techniques de pêche aux leurres (spinnerbait, poissons nageurs, jig, casting, bassboats, etc.)

Son principal « fait d’armes » en matière de protection du bass, c’est évidemment l’action pour l’augmentation de la taille légale de capture pour cette espèce, qui est passée de 23 à 30 cm (BBF avait demandé 35 cm et monté un dossier scientifique pour étayer cette demande). Cette avancée est à mettre au crédit de Jean Claude Franck RosmannBauguil, alors président de la fédération de l’Aveyron et membre de BBF, soutenu dans sa proposition par Patrick Ruffié, aujourd’hui président de la fédé du Lot, du Challenge Interdépartemental et de la commission des pêches spécialisées au sein de la FNPF.

Les actions de BBF en faveur de l’expansion du black bass en France, qu’il s’agisse de propositions d’introduction ou d’assistance aux gestionnaires désireux de tenter l’aventure, ont eu des effets moins visibles, mais par le biais de ses antennes régionales des projets ont abouti en Île de France, en Poitou-Charente, en Aquitaine, en Auvergne, etc.

Nouvelle vague

Mais c’est sans doute dans le domaine de l’évolution des mentalités et des pratiques que l’influence de BBF a été la plus spectaculaire, et là ce ne sont plus quelques centaines de membres qui sont concernés, mais des milliers ou même dizaines de milliers de pêcheurs de carnassiers, et toute l’industrie et le commerce qui tournent autour.

Sans doute cette évolution aurait-elle eu lieu sans BBF, puisqu’elle était inscrite dans l’ère du temps, mais il faut rendre à César ce qui lui appartient : c’est BBF qui en France est à l’origine de la pêche moderne des carnassiers aux leurres.

L’intérêt de ses membres pour les techniques et le matériel venus des USA puis du Japon, leur implication dans les compétitions carnassiers en France, leur militantisme sur les salons professionnels et au sein des revues halieutiques, tout ceci a contribué au renouveau de notre loisir.

École BBF

On peut quasiment parler d’une école BBF, au sens de "courant de pensée". Aujourd’hui encore, de nombreux membres ou anciens membres de l’association occupent des fonctions clef au sein d’entreprises fabricant ou important du matériel hi-tech, écrivent pour des revues, militent au sein d’associations ou isolément (guides de pêche) pour une autre gestion des ressources piscicoles, occupent le devant de la scène par leurs résultats en compétition, etc.


Franck au salon de ClermontFranck Rosmann est aujourd'hui chef de produit chez Sakura

L’un des membres les plus anciens et des plus actifs de cette école est sans doute l’honorable Hiroshi Takahashi, alias « Hiro », fondateur de Lucky Craft France puis de la marque Illex pour le compte de la société Sensas, également à l’origine, par le biais du célèbre Sammy (un stickbait de chez Lucky), du très fort engouement pour la pêche sportive du bar aux leurres de surfaces dans un premier temps, puis aux leurres d’une façon plus générale.

La mode des bassboats et autres bateaux de pêche ultra équipés, ou encore du baitcasting, est également à mettre à l’actif de BBF, et notamment de la participation de certains de ses membres aux compétitions carnassiers, avec du matériel de ce type, qui a l’époque était une grande nouveauté. On pense évidemment au duo Rosmann – Poulain, qui en remportant une belle série de victoires lors de la saison 2000 du Challenge, a beaucoup contribué à attirer les pêcheurs aux leurres vers la compétition, et a préparé le terrain à ce qui est aujourd’hui devenu un circuit à part entière (AFCPL).





Dérives


Évidemment, cette (r)évolution ne s’est pas faite sans quelques heurts ni excès, notamment de la part des plus radicaux ou des plus jeunes membres de l’association, parfois excédés de voire les choses évoluer trop lentement à leur goût. L’association a parfois souffert d’accusations d’extrémisme sur le sujet du no-kill, d’ostracisme à l’égard des pêcheurs traditionnels aux appâts naturels ou de snobisme « fashion victim style » dans l’étalage de matériel haut de gamme très coûteux.

Ces dérives inévitables et qu’il convient de prendre avec philosophie (les querelles entre anciens et modernes sont vieilles comme le monde) ont toutefois toujours été condamnées par l’association, au moins dans leur principe. Elles ne doivent en tout cas pas occulter le rôle moteur de BBF dans l’avènement de la pêche moderne des carnassiers telle que nous la connaissons aujourd’hui.


Laurent Poulain, ici avec son fils Tristan. L'un des plus anciens compétiteurs et membres de BBF, il a longtemps fait équipe avec Franck Rosmann en concours.

Franck Rosmann s’était d’ailleurs expliqué à ce sujet, répondant aux accusations dans une interview qu’il m’avait accordée pour le magazine la Pêche et les poissons (sous le titre « Nous ne sommes pas des intégristes » - Avril 2001).

Au risque d’allonger déraisonnablement ce billet, je ne résiste pas à la tentation de publier ici cette interview in extenso. Pour en comprendre l’aspect prémonitoire, il faut se rappeler qu’à l’époque on n’en était qu’aux balbutiements. L’AFCPL n’existait pas, le Challenge n’était pas encore interdépartemental, et se procurer un spinnerbait, un ensemble casting digne de ce nom ou un moteur à commande au pied relevait encore bien souvent du parcours du combattant. Séquence nostalgie...



Nous ne sommes pas des intégristes !

Franck Rosmann est président fondateur de Black Bass France, association dévouée à la promotion du bass et de sa pêche.
Avec son coéquipier Laurent Poulain, il a remporté le Challenge Carnassiers 2000 en employant des techniques peu connues en France.
Il répond à nos questions sur la compétition et l'avenir de notre sport en France.


P&P: Comment expliquer les très bons résultats de l'équipe Poulain-Rosmann lors du Challenge 2000, alors que ces concours avaient lieu dans des lacs que vous ne connaissiez pas, et sur des espèces que vous ne pêchez pour ainsi dire jamais ?

Franck Rosmann : Je pense qu'il n'y a pas une explication unique mais plusieurs, qui se sont ajoutées les unes aux autres.
Tout d'abord le fait que Laurent et moi avons une expérience certaine de la compétition carnassiers, puisque nous participons assidûment depuis quelques années aux concours black bass en Espagne, où le niveau est très relevé.
Concrètement, cela se traduit par une meilleure organisation, un état d'esprit peut être plus rigoureux. Et puis cela nous permet d'éviter certaines erreurs propres à la compétition ou de gagner du temps dans la recherche de la bonne stratégie parmi les différents "modèles de pêche" possibles, ce que les Américains appellent les "patterns".
Cette expérience de la compétition permet également de bien résister à la pression, de pêcher concentré mais décontracté, et de ne pas laisser passer sa chance en perdant bêtement le poisson qui coûte la première place.
Et puis, pêcher avec un partenaire que l'on connaît bien est un atout supplémentaire. En compétition l'aspect psychologique, le "mental" comme on dit, est incroyablement important, la moindre mésentente peut être désastreuse.

P&P: Certes, mais il y avait d'autres équipes soudées, habituées de ces rencontres et connaissant ces lacs mieux que vous, donc l'expérience n'explique pas tout...

Franck Rosmann : La technique a certainement joué aussi, car nous avons utilisé dés le départ des leurres à bass que les poissons n'avaient pas l'habitude de voir, comme les spinnerbaits et les jerkbaits, qui sont excellents pour faire réagir le brochet. Il y a d'autres leurres à bass comme le jig, que nous aurions pu essayer, mais qui nous ont semblé plus anecdotiques dans des grands lacs comme ceux-là où il faut couvrir du terrain.
Il est difficile de mesurer l'impact de la nouveauté sur les résultats, mais en général quand on pêche avec un leurre inconnu des poissons, les chances sont meilleures que si on leur propose la même chose que tout le monde. De plus ce sont des leurres que nous utilisons très souvent pour le bass, et que nous maîtrisons bien. Bien souvent il n'en faut pas plus pour faire la différence.

P&P: Finalement, vous avez abordé ce Challenge comme s'il s'agissait de concours black bass...

Franck Rosmann : Exactement, et l'expérience des grands lacs espagnols comme Caspé nous a bien servi, car en fait, quand on a l'habitude des barrages on s'aperçoit que la façon de les aborder varie assez peu.
Mais tout de même, nous avons un peu modifié notre technique pour essayer de l'adapter au brochet. Par exemple nous avons utilisé des leurres plus gros en moyenne, et nous avons prospecté surtout les couches superficielles, là où l'on trouve les brochets les plus mordeurs. Tandis que pour le bass en barrage il nous arrive plus souvent de racler le fond.

P&P: Avant le Challenge, les noms de Rosmann, Poulain ou BBF n'étaient connus que du cercle des "bassmen". Est-ce que ça a changé aujourd'hui, quel a été l'impact ?

Franck Rosmann: À titre personnel cela nous a apporté un peu de notoriété, mais le plus important, je pense, c'est que les succès des équipes de BBF ont aidé à la reconnaissance de techniques nouvelles, de nouveaux matériels et même de nouveaux comportements.
C'était très sensible en interne, au sein du club, où ce sentiment de reconnaissance a déclenché une certaine excitation. Après, dire que cela aura une influence sur l'ensemble des pêcheurs de carnassiers serait sûrement très prématuré, mais sur les salons par exemple, je constate que désormais les fabricants savent tous qui nous sommes et nous considèrent différemment.
De même, il est certain que les nombreuses photos de barques équipées en bass boats parues dans la presse ont eu une influence positive. Tout cela contribue à accélérer le processus de modernisation que l'on sent arriver depuis quelques années, et je ne cache pas que c'était mon principal objectif avec ses compétitions.

P&P: "modernisation", faut-il comprendre que selon vous la pêche des carnassiers en France est archaïque ?

Franck Rosmann: Disons que nous aimerions faire passer certaines idées sur le comportement quand on va à la pêche, sur l'importance de la connaissance des poissons, sur le fait que la pêche est plus complexe mais aussi plus intéressante que ce que pourraient parfois laisser croire les journaux télévisés sur l'ouverture de la truite ou autre.
Ces concours montrent aussi que l'on peut très bien attraper du poisson et le remettre à l'eau avec des pourcentages de survie élevés.

P&P: Justement, parlons des sujets qui fâchent: on a reproché à BBF d'être un mouvement intégriste inconditionnel du no kill...

Franck Rosmann: Oui, j'en ai entendu parler et j'ai également eu pas mal d'appels téléphoniques à ce propos.
Il y a effectivement un passage dans le règlement de BBF qui dit que les membres s'engagent à remettre à l'eau la totalité des black bass capturés en France.
Compte tenu de la mauvaise situation du bass dans 90% des sites de l'hexagone, le bureau a souhaité effectuer une sélection des membres par ce biais là, mais il ne s'agit dans notre esprit que d'une mesure de protection provisoire. Nous sommes les premiers à souhaiter que dans un avenir proche on puisse sans conséquences prélever un ou deux bass par sortie, mais ce n'est pas le cas actuellement.

Manger le produit de sa pêche n'est pas un péché, et par ailleurs nous sommes parfaitement conscients, au vu de ce qui se passe dans d'autres pays où le no-kill est appliqué depuis longtemps, que ce n'est pas un mode de gestion efficace et naturel.

P&P: Ça c'est pour le bass qui est un cas particulier, mais concernant d'autres espèces comme le brochet ou le sandre, quelle est votre position ?

Franck Rosmann: Elle est à peu près la même. Pour le brochet, qui est l'espèce la plus mal en point, on agit pareil. On remet des poissons à l'eau, mais quand on veut en manger un de temps en temps on le garde.
Notre objectif n'est pas de définir des règles mais plutôt de forcer les gens à réfléchir. Il semble que ça ait marché, puisque si les gens réagissent là dessus c'est qu'ils se posent des questions sur BBF et autre.
Après, que l'on nous prenne pour des intégristes, c'était justement ce que nous voulions éviter, et peut-être que nous avons raté notre communication sur ce point. Il se peut aussi que ce ne soient que des rumeurs véhiculées par quelques personnes.

P&P: En tout ça cela montre que la compétition peut déclencher les passions, ce qui n'est pas vraiment une surprise. Comment voyez-vous l'avenir de ces rencontres carnassiers en France ?

Franck Rosmann: L'organisation d'un éventuel vrai championnat demande énormément de travail si l'on veut que ce soit bien fait, ainsi que des moyens financiers, subventions ou sponsoring.

Cela suppose l'existence d'un organisme fédérateur indépendant, chargé de la coordination entre les dates et les règlements des rencontres. Le problème c'est que pour l'instant cet organisme fédérateur n'existe pas en France, comme c'est le cas en Espagne où c'est un club de pêcheurs qui est en charge de l'organisation et de la coordination.

Sinon, pour parler pêche, je serais assez partisan de l'organisation de concours par espèces, par exemple brochet, sandre ou bass uniquement. Je pense que cela mobiliserait plus facilement ceux qui se passionnent pour un poisson, et rendrait les résultats plus parlants. Et je ne crois pas que la fréquentation diminuerait, car la plupart des pêcheurs de carnassiers sont encore assez polyvalents.

P&P: On assiste à l'émergence d'une nouvelle catégorie de pêcheurs de carnassiers, qui se passionnent pour les leurres, le matériel haut de gamme et les techniques nouvelles comme les pêches de surface. C'est particulièrement flagrant avec le bar et le bass, mais cela s'étend maintenant aux autres espèces. Qui sont ces pêcheurs ?

Franck Rosmann: C'est difficile à dire, mais pour l'instant il me semble que l'on y trouve deux catégories.
La première est constituée de pêcheurs assez à l'aise financièrement, car ces nouveaux leurres et matériels restent encore assez chers et difficiles à trouver.
La deuxième est représentée par de jeunes pêcheurs passionnés pour ne pas dire fanatiques. Leurs moyens sont beaucoup plus limités mais ils compensent avec un enthousiasme parfois délirant. Certains y passent toutes leurs économies...

P&P: Cette passion pour le matériel et la technicité ne risque-t-elle pas de faire passer au second plan un aspect primordial de la pêche des carnassiers qui est la connaissance du poisson, de ses mœurs et du biotope ?

Franck Rosmann: Ce n'est pas impossible, et cela s'est déjà vu lors de l'engouement pour la pêche à la mouche ou celle de la carpe. Il y a toujours des types qui se la jouent un petit peu et essaient d'émerger du lot avec la "tchatche" ou dans ce cas précis en ouvrant les boites de leurres pour épater la galerie.

Mais il est clair que la preuve par neuf se fait au bord de l'eau et sur du long terme, et les compétitions sont justement très bien pour ça. Après tout, dans un groupe d'individus la question de savoir qui "pisse le plus loin" est toujours d'actualité... C'est humain, et la compétition est aussi un moyen, pour certains peut-être plus que pour d'autres, de montrer qu'ils sont meilleurs que le voisin.

Ceci dit, l'important est que toute cette passion contribue à créer une demande forte pour une pêche de qualité, plus de poisson mais du "beau" poisson, etc. C'est ce que nous essayons de promouvoir pour la bass, mais au final c'est à mon avis toute la pêche des carnassiers qui peut bénéficier de cette pression.

6 juin 2008

Construction d'une frayère à brochet sur le lac de Treignac (Corrèze)

Le brochet, on le sait, connaît de sérieuses difficultés pour se reproduire dans les retenues artificielles soumises à d'importants marnages, notamment les retenues EDF sur lesquelles ces fluctuations de niveau sont fréquentes en début d'année (période de production intensive d'électricité).
Cliquer sur les photos pour les agrandir

Les systèmes de frayère artificielles flottantes qui ont pu être testés par le passé se sont dans la majorité des cas distingués par leur quasi totale inefficacité, du moins pour le brochet qui demande des conditions très difficiles à recréer de façon artificielles. Il ne suffit pas, en effet, de lui fournir un support de ponte, il faut que d'autres paramètres soient réunis pour permettre l'éclosion puis la survie des larves et alevins. En fait, il faudrait recréer de toutes pièces tout un écosystème.

C'est pour cette raison que, pour l'instant, la seule solution réellement efficace pour maintenir une population de brochets valable sur ces retenues reste l'alevinage et l'empoissonnement. Solution certes fonctionnelle mais à la fois coûteuse sur le long termes et peu écologique, avec des risques d'introduction de parasites et maladies.

Une nouvelle alternative est en train d'être testée en Corrèze, sur le barrage de Treignac. Ce site va en quelque sorte servir d'expérience pilote, et si le système fonctionne il pourrait être mis en service sur d'autres retenues du département et, pourquoi pas, d'autres départements (le Cantal voisin serait intéressé et suit l'expérience de près).

Cette alternative consiste à créer une frayère naturelle en construisant un étang dans le lac. Une digue de 100 mètres de long et environ 2m de hauteur a été construite de façon à fermée une anse dans laquelle coule un petit ru. Cette anse a été choisie parce qu'elle possède déjà les caractéristiques d'une frayère à brochet (de la reproduction y a été constatée par le passé).

La digue est submersible, et sera donc sous l'eau quand le lac sera à sa côte maximum. Quand le lac baisse la frayère reste en eau. Sa superficie est de 2 500 m2, ce qui est relativement modeste (le lac fait une centaine d'hectares), mais devrait permettre à quelques couples de géniteurs de frayer dans de bonnes conditions.

Je passe sur les détails techniques et biologiques qui sont assez complexes et difficile à maîtriser (fourrage, cannibalisme, prédation, durée d'incubation, etc.)
La production attendue se situe quelque part entre 500 et 2000 fingerlings, qui regagneront ensuite le lac par un système de vidange. Aujourd'hui, l'apport par empoissonnement se situe autour de 500/600 poissons par an, pour un montant de 1500 euros environ (150 kg à 10 euros le kg).

Le coût de l'opération est d'environ 20 000 euros, financés à 50 % par l'agence de l'eau. Le conseil général et la FNPF mettant également la main à la poche, le coût supporté par la fédération de pêche et l'AAPPMA sera d'environ 4 à 6000 euros.

Si le système mis en place fonctionne, il pourrait donc être amortit en 4-5 ans (hypothèse optimiste). On peut également imaginer que de multiples frayères de ce type soient créées sur un barrage, ou encore d'en créer de superficie plus importantes, selon la configuration des lieux.

Ce projet a évidemment l'avantage d'être "naturel", de produire du poisson sur place, donc plus sauvage et mieux acclimaté aux caractéristiques de l'eau du lac, de rendre l'AAPPMA autonome vis à vis des pisciculteurs, mais aussi (et peut-être surtout) de sensibiliser l'opinion publique aux problèmes de reproduction liés aux marnage, tout en responsabilisant EDF.

D'ailleurs une équipe de FR3 Limousin était présente pour filmer la fin des travaux (une semaine de terrassement), et interviewer le président de l'AAPPMA ainsi que Jean Claude Priolet, président de la fédé de Corrèze.

L'aspect médiatique est important car il faut bien dire que jusqu'à présent ce problème de marnage (pourtant aigu et récurrent) était soigneusement "ignoré" de tous les acteurs politico-économique, partant du principe que si l'on n'en parle pas le problème n'existe pas...

Quoi qu'il en soit, il faudra maintenant attendre mai 2009 pour savoir si ce système de frayère est viable, et quelle est son efficacité. Et encore, il faudra sans doute plusieurs années pour que la gestion de ce type de mini batardeau soit bien maîtrisée et que l'on puisse tirer des conclusions solides.

20 avril 2008

Dossier "moteur électrique" : la circulaire de l'Onema

Je l'ai reçue hier, via un internaute qui a été plus rapide que le canal officiel (merci à Samorpa du forum pechedescarnassiers.com)

On peut lire cette circulaire et mes commentaires sur carnassiers.com à cette adresse.

19 avril 2008

Moteur électrique : le bout du tunnel ?

Le dossier sur la légalité de l'utilisation du moteur électrique en action de pêche est sans doute à un tournant décisif.
Dans mon dernier billet sur ce sujet, j'évoquais la possibilité d'un dénouement dans le courant du premier semestre 2008. Il semble que ce soit chose faite.

Jean-Claude Priolet, président de la fédération de pêche de Corrèze en charge de ce dossier au sein la FNPF et auprès des administrations concernées (ministère, Onema), m'a téléphoné jeudi pour me dire que Claude Roustan était intervenu auprès de l'Onema pour accélérer les choses à l'approche de l'ouverture de la pêche du brochet.

Une circulaire a été envoyée à toutes les antennes de l'Onema, expliquant ce que sont la pêche verticale et le power fishing, et demandant aux gardes de ne pas verbaliser pour pêche à la traîne les pêcheurs pratiquant ces techniques.
Je lui ai demandé ce qu'il en était des gardes fédéraux et autres agents habilités à exercer la police de la pêche (ONCF, gendarmes, etc). Selon lui cette circulaire sera largement diffusée et devrait désormais faire autorité.

Il semble donc que l'ambiguïté entre pêche à la traîne d'une part, verticale et power fishing d'autre part, soit en bonne voie d'être officiellement levée. Toutefois, avant de me réjouir, je préfère attendre d'avoir lu cette circulaire.

En effet, lors du salon de Clermont j'avais eu l'occasion de consulter une ébauche de cette circulaire, et le passage concernant la verticale n'était à mon avis pas assez explicite et novateur. En effet la rédaction du projet ne permettait l'utilisation du moteur qu'en mode stationnaire, alors que la pratique de cette technique suppose un déplacement, certes très lent, mais qui ne correspond pas à la définition de "stationnaire".
J'avais donc suggéré à J.C. Priolet de faire modifier ce passage et d'y introduire "une dose de déplacement au moteur électrique", faute de quoi rien ne serait réellement réglé. Il m'a assuré au téléphone que le passage avait été modifié en conséquence.

Si tel est le cas, je pense que cette circulaire devrait mettre les pêcheurs de bonne foi à l'abri d'une interprétation trop tatillonne de l'acte de traîne. Dans le cas contraire... on verra bien.
Il va sans dire que je la mettrais en ligne dés que je l'aurais reçue.

17 avril 2008

Des pêcheurs du Limousin mécontents

L'organisation d'une compétition carnassiers de haut niveau sur un barrage de la Haute-Vienne, près de Pont du Dognon, suscite la colère de pêcheurs locaux.


Non pas en raison du concours lui-même, mais parce que ce lac devant être vidangé prochainement, et le poisson ne pouvant pas être sauvé, ces pêcheurs avaient demandé à ce que la fermeture générale du carnassiers soit supprimée jusqu'à la vidange, comme c'est actuellement le cas en Aveyron sur le lac de Sarrans.

Dérogation refusée par la fédération aux pêcheurs de la région, mais accordée pour l'organisation de ce concours qui doit réunir les meilleurs compétiteurs des deux principaux circuits français. Du coup, grosse frustration chez les pêcheurs locaux, qui boycottent l'organisation du concours et ont même envisagé un moment d'en empêcher la tenue en bloquant l'accès au barrage.

Ils ont écrit à la presse une lettre ouverte à la fédération de la Haute-Vienne, que voici :



Prière de Pêcheurs !

Qu’est-ce que la Fédération de pêche de la Haute-Vienne attend pour s’engager auprès des pêcheurs du Limousin ?

Dans le courant du mois de juillet, EDF va procéder à la vidange du barrage du Maureix afin de réaliser des travaux. Les pêcheurs sont alors en droit de s’interroger sur le devenir des poissons ? Eh bien, ils vont tout bonnement être sacrifiés ! D’une part, la vidange va s’effectuer durant une période défavorable, car trop chaude pour que les poissons soient préservés et, d’autre part, ils vont devoir s’engouffrer avec la vase dans un tunnel de 200 mètres taillé à même la roche !

Et la pêche au filet ? Impossible, car la topographie des lieux ne la permet pas.
En novembre 2007, à l’occasion d’une commission, le Club des Pêcheurs amateurs du Limousin (CPAL) a été informé de la vidange du barrage du Maureix. Le CPAL a dès lors proposé à la Fédération de pêche de la Haute-Vienne de maintenir la pêche du carnassier sur ce lieu.
Perspective intéressante, aux dires mêmes des autorités. En effet, puisque les poissons vont être anéantis cet été, il semble évident que les pêcheurs du Limousin vont pouvoir s’adonner à leur passion par dérogation du département, malgré la fermeture nationale.

Et non ! Fin janvier, fermeture de la pêche aux carnassiers et les fédéraux expliquent qu’ils ne peuvent pas autoriser la pêche sur le plan d’eau parce que ceci, parce que cela ! Bref, il n’est pas possible de pêcher les poissons carnassiers en période de fermeture. Dommage …

Surprise du mois d’avril, la Fédération organise un plan de sauvetage des poissons du Maureix. Le barrage va accueillir un concours de pêche aux carnassiers. Pourquoi pas ? Problème, il est réservé aux compétiteurs « d’élite » et, en plus, il est prévu pendant la période de fermeture !

Le CPAL s’interroge : pour les compétiteurs qui font la couverture des magazines spécialisés, la pêche est autorisée mais, pour les pêcheurs locaux qui contribuent aux financements de la Fédération de pêche de la Haute-Vienne, la pêche est interdite ? Etonnant, non ?

De grâce, Monsieur le Président de la Fédération de pêche de la Haute-Vienne, écoutez vos pêcheurs, suivez l’exemple aveyronnais qui va autoriser la pêche des magnifiques sandres, des perches véloces et de notre seigneur Esox Lucius sur le barrage de Sarran pendant deux ans avant que celui-ci ne soit dépourvu de la vie qui l’anime.

Battez-vous pour défendre notre cause commune et nous vous pardonnerons votre offense tout comme vous saurez pardonner à ceux qui vous ont offensé.

Club des pêcheurs amateurs du Limousin

28 mars 2008

Programme de sauvegarde des brochets à Biscarrosse

Un programme de sauvegarde des brochets est mis en place par l'APPMA de Biscarrosse. Lancement officiel le 10 Mai 2008.


L'objectif est double :

- permettre un accroissement significatif de la population de brochets ( qui plus est de souche ).
- permettre aux pêcheurs de pêcher des poissons en plus grands nombres et de plus grandes tailles.

Les moyens sont :

1) Le lancement d'un programme de catch and release pour inciter les pêcheurs à relâcher les géniteurs de plus de 90 cm. Les pêcheurs participant à ce programme ce verront remettre un magnifique tee-shirt brodé avec logo, de 25 cm sur la poitrine.

2) La tailles de capture est relevée à 60 cm.

3) La remise en eaux du marais de Laouadie qui offrira une superficie mise en réserve de 100 hectares pour la reproduction des brochets ( budget 80 000 euros ). Surface mise en eaux
spécialement pendant la période de reproduction puis asséchée.

4) Mise en place d'un blog pour assurer le suivi du programme (nombre de
poissons, lieu de prise, taille, photo et infos diverses sur le lac, etc.)

19 mars 2008

Bienvenue au petit Kendi Kerdjou


Je vous en parlais dans mon précédent billet, voici la preuve par l'image.

En exclusivité, la photo du futur jeune champion avec ses nouveaux jouets, et celle de la prochaine "couve" de la Pêche et les Poissons".

(Cliquer sur les photos pour les agrandir)




13 mars 2008

Samir kerdjou : un homme comblé !

La saison 2008 commence sous les meilleurs auspices pour Samir Kerdjou, le champion 2007 du circuit de compétition "pêche aux leurres".

Le 10 mars, sur un lac de première catégorie, il a pris en verticale ce splendide sandre de 96 cm, toujours avec son fameux "leurre mystère" dont je parlais dans un précédent message, et qui sera dévoilé dans la pêche et les Poissons d'avril.

Non, ce n'est pas un canular, et je pense que les verticaliers n'ont pas fini de faire des essais en 2008 ;-)

Le 12 mars sa femme a donné naissance au petit Kendi, né sous le signe du poisson, dont on peut prédire sans trop de risque qu'il viendra vite grossir les rangs des jeunes pêcheurs. Félicitations à la maman.

Et comme si ça ne suffisait pas pour son bonheur, l'AFCPL a décidé de récompenser les vainqueurs du circuit 2007 en envoyant Samir et Nasser une semaine en Suède fin septembre pour y disputer le concours annuel du centre de Vastervik, une manifestation d'envergure européenne.

11 mars 2008

Plus de pêcheurs en 2007, et surtout plus de jeunes

La FNPF vient de publier des chiffres qui font chaud au cœur . Il semble qu'en 2007 le nombre de permis vendus ait augmenté en France, et notamment les jeunes.

Et pas qu'un peu :

Pour la première fois depuis 1993, le nombre de pêcheurs en France augmente et ce après 14 ans de baisses successives de 3 à 4% !
Le nombre de jeunes pêcheurs est en explosion : en moyenne ce nombre a augmenté, de 2006 à 2007, de 54,52%. Certains départements enregistrent des chiffres « record », avec une augmentation qui va au-delà de 70% !
Au total, toutes cartes confondues, la FNPF comptait une augmentation du nombre de cartes de pêche vendues de près de 5%.

Ici dans le Cantal, la petite AAPPMA du village voisin a vu le nombre de ses jeunes pêcheurs passer de 32 à 63 ! Mais que se passe t-il ?

Ce n'est même pas une bonne nouvelle, c'est une EXCELLENTE nouvelle, même si augmentation du nombre de permis vendus ne signifie pas automatiquement augmentation du nombre de pratiquants.

La FNPF explique ces bons chiffres par sa campagne de pub dans les médias mais je suis un peu septique, cette campagne ayant été assez discrète .
La baisse du prix du permis jeunes et son extension aux jeunes de 16 à18 ans sont des explications plus plausibles. Mais après tout c'était bien le but recherché, et donc atteint au moins en partie.

J'espère que ce ne sera pas un feu de paille et que l'on ne passera pas à côté d'une telle opportunité de créer des vocations. Les chiffres des ventes de permis pour 2008 permettra de vérifier s'il s'agit d'une véritable tendance ou d'un simple effet de bord.

Plus que jamais il faut soutenir et encadrer ces jeunes pour que le soufflé ne retombe pas aussi vite qu'il est monté. Toutes les bonnes volontés sont bonnes à prendre.

En tout cas, champagne ! Smile

Lire le communiqué de la FNPF


10 mars 2008

Les guides de pêches inquiets pour leur avenir

Alain Favorelle, président de la Fédération Française des Moniteurs Guides de Pêche s'inquiète d'un projet de réglementation qui contraindrait les guides de pêche à passer les permis "capitaine 200" (mer) ou "batelier" (rivière).
La durée de formation pour ces permis (qui ne correspondent pas du tout à leurs activités) est de 4 ans, alors que la formation de guide n'est que d'un an.

Il a donc écrit au président de la république pour attirer son attention sur le risque que cette mesure ferait courir à la profession, et pour demander que les dérogations accordées aux moniteurs de plongée ou de voile soient étendues à la profession de guide de pêche.

Voici une copie de son courrier :

SOUILLAC le 6 mars 2008,
à Monsieur Nicolas SARKOZY,
Président de la République Française

Monsieur le Président,
J’ai l’honneur, au nom de la Fédération Française des Moniteurs Guides de Pêche, de
solliciter de votre haute bienveillance des éclaircissements sur les incertitudes qui règnent sur le devenir de notre profession.

En effet, depuis plusieurs mois déjà, des rumeurs circulent quant à la légitimité d’exercer notre métier avec le diplôme et surtout sur les permis de navigations actuels. Qui plus est, la commission mer créée par Monsieur BORLO, Ministre de l'emploi, de la cohésion sociale et du logement, sous la pression des patrons marins pêcheur, s’apprête à proposer prochainement des arrêtés ministériels, concernant notamment les permis de navigation, qui risqueraient d’avoir de lourdes conséquences pour notre profession.

Plus précisément, notre activité consiste, à bord d’embarcations légères, à emmener au maximum deux ou trois clients pour pêcher aux leurres à l’aide de cannes tenues à la main et à leur enseigner : le respect des espèces, la réglementation de la pêche, la sécurité et les techniques de la pêche sportive (mouche et lancer).

Nous exerçons notre métier depuis des années sur le domaine maritime dans la bande littorale de cinq milles ainsi que sur les rivières de France. La majorité de nos membres sont titulaires soit du permis côtier, soit du permis hauturier et du certificat de capacité pour la conduite des bateaux de plaisance en rivières (C et S).

Ils sont tous titulaires du BPJEPS Pêche de Loisir.
Lorsque nous parlons de guidage et d’enseignement, nous ne parlons aucunement des
« charters pêche » qui sont un autre produit impliquant d’autres qualifications, d’autres permis et d’autres connaissances et qui relèvent d’une autre pratique. Pendant ces sorties, nous mettons surtout l’accent sur la protection de la ressource car cela relève de notre éthique en pêche, nos clients ne conservent jamais plus d’un ou deux poissons par sortie, tous les autres sont relâchés avec précaution.

Bien entendu ces sorties ont lieu lorsque les conditions météorologiques le permettent (jamais au-delà de force quatre) et avec toutes les garanties de sécurité prescrites par les lois et par la raison. Tous les Moniteurs Guides de notre Fédération possèdent l’expérience de leurs secteurs d’activité et ont leur embarcation dotée de tous les appareils obligatoires pour la navigation.

Nous obliger à passer le « Capitaine 200 » en mer et le batelier en rivière nous amènerait à faire 4 années de formation supplémentaire ce qui porterait à 5 années la durée totale de cette formation. Ce serait la mort de notre profession et un vrai désastre économique pour la pêche de loisir, alors que notre activité est en plein essor.
Depuis que notre profession existe, nous n'avons pas eu à déplorer un seul accident grave, ni même bénin dû à la navigation. Notre loisir sportif, pour les assurances, fait partie des activités sportives où il y a le moins de risques. Tout comme les moniteurs de plongée, les embarcations utilisées n'ont pas pour finalité le transport de passagers, mais sont des outils de travail indispensables pour permettre aux personnes de pêcher dans de bonnes conditions sur les bons postes.

C’est pourquoi, nous pensons que les dérogations accordées aux moniteurs de plongée et aux moniteurs de voile pourraient également nous être octroyées.
Au surplus, et en dernier lieu, nous avons un comité de suivi du BPJEPS pêche de loisir cogéré par les ministères de la Jeunesse et des Sports et de l'Agriculture qui pourrait proposer soit d'étoffer l'Unité Capitalisable pêche en mer, soit créer une « Unité Capitalisable n°10 » axée sur la navigation et la sécurité.

Nous aimerions, Monsieur le Président, obtenir clairement l’assurance de pouvoir continuer à exercer notre métier avec notre diplôme et avec les permis de navigation actuels.
Nous restons bien entendu à votre totale disposition pour toutes demandes de
renseignements complémentaires que vous pourriez solliciter.

Dans l’attente d’une réponse que nous espérons favorable, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de ma très haute considération.

Alain FAVORELLE
Président de la FFMGP

23 février 2008

L'EFTTA part en guerre contre le permis mer

L’Association Européenne du Commerce des Activités liées à la Pêche (EFTTA), tire la sonnette d'alarme, à l'heure où l'idée d'un permis payant obligatoire pour pêcher en mer semble faire son chemin, y compris en France.

Elle s'appuie sur les conséquences observées au Portugal après l'instauration d'une telle mesure en janvier 2007 :

"Depuis janvier dernier, les pêcheurs à la ligne doivent obligatoirement se procurer un permis pour être autorisé à pêcher au Portugal, ce qui a entraîné une diminution de 60% des ventes de matériel de pêche. Par ailleurs, les entreprises de vente de matériel de pêche sont d’autant plus en colère que la moitié des revenus perçus par le gouvernement portugais sur les 12 euros de permis de pêche en bord de mer et les 60 euros de permis de pêche en bateau sont versés à un fonds de compensation destiné aux pêcheurs commerciaux."

Taxer les pêcheurs amateurs pour compenser les pertes des pêcheurs professionnels, ils sont fous ces portugais ! Ce n'est pas en France que l'on aurait des idées pareilles... (humour)

L'EFTTA a lancé une pétition contre cette mesure, elle est disponible en ligne.


Liens :

14 février 2008

Challenge Interdépartemental 2008 : manche de Charente-Maritime annulée

J'ai eu confirmation aujourd'hui de l'annulation de la manche du Challenge Interdépartemental de Pêche des Carnassiers initialement prévue à Saintes (Charente-Maritime) les 7 et 8 juin 2008.

La fédération de Pêche du 17 a été contrainte d'abandonner la date en raison d'un triathlon organisé le même week-end à Saintes. Le parcours du triathlon divisait le parcours pêche et les hébergements étaient pris par les triathlètes.

Cette rencontre devrait avoir lieu en 2009.

24 janvier 2008

PV pour pêche à la traîne : relaxe pour le verticalier Vinh Fressange !


Vinh Fressange, le verticalier cantalien bien connu, a été relaxé ce matin (24 janvier 2008) par le tribunal de simple police de Mauriac (15).
Il était poursuivi par la fédération de Corrèze pour mode de pêche prohibé (pêche à la traîne), alors qu'il pêchait en verticale avec usage du moteur électrique sur le lac de bort les orgues.

Le PV avait été dressé le 16 août 2006 par un garde fédéral.

C'est suite à cette contravention que j'avais décidé de publier un dossier sur ce sujet brûlant dans carnassiers.com, et d'interpeller un certain nombre de fédérations de pêche organisatrices de concours carnassiers, leur demandant de prendre position sur la légalité ou pas de la pêche verticale et du power fishing dans leurs départements.




Il faut noter que depuis cette contravention, le président de la fédération de Corrèze, Jean Claude Priolet, a pris position en faveur de la légalité de ces techniques et milite pour qu'elles soient reconnues et définitivement autorisées en tous lieux.

Vinh Fressange avait refusé la proposition de conciliation pour un montant de 100 euros, le 1er février 2007, et avait donc reçu convocation pour comparaître aujourd'hui, l'amende ayant automatiquement été portée à 150 euros.

Sur mes conseils, il avait monté un
dossier solide reprenant une partie des arguments que j'expose sur carnassiers.com.

Il a également produit copies des différents courriers contradictoires des fédérations en réponse à mes demandes de prise de position.

Il a enfin enrichi le tout de ses références personnelles, puisqu'il est bien connu dans le monde de la pêche, notamment pour ses compétences techniques et pour le fait qu'il relâche la quasi-totalité de ses poissons.

Je n'ai malheureusement pas pu assister à l'audience, et le compte-rendu que j'en fait ci-dessous est le reflet de la narration que Vinh m'en a fait au téléphone.
Si j'obtiens plus de précisions (conclusions écrites par exemple), je ne manquerais pas de les rendre publiques.

La bonne surprise est que le tribunal a pris le temps de bien écouter les arguments de Vinh. Le juge lui a en effet demandé d'expliquer ces techniques (verticale et power fishing). Et lorsque Vinh a objecté que ça risquait de prendre 3/4 d'heure, le juge a répondu qu'il avait tout son temps.

C'est donc en connaissance de cause que la décision de relaxe a été prise.

Le procureur (ou son équivalent pour un tribunal de simple police, je ne suis pas juriste) a déclaré qu'il y avait ambiguïté, que de surcroît Vinh Fressange n'étant pas pêcheur aux engins et ne vendant pas son poisson, puisqu'il est au contraire connu pour pratiquer le no-kill, il abandonnait les poursuites, et demandait la relaxe.
La demande de dommages et intérêts de la fédération n'a pas été retenue, puisqu'il n'y a pas eu de préjudice. (1)

Il s'agit donc là d'une belle victoire pour les pratiquants de ces techniques de pêche sportives, et d'une pièce importante à verser au dossier déjà copieux qui a été remis au ministère.

Par ailleurs, bien que je ne sois pas autorisé à en dévoiler le contenu, je peux dire qu'un projet de circulaire interne à l'ONEMA est dans les tuyaux, qui va dans le sens d'un assouplissement de la position des gardes.

C'est Jean Claude Priolet qui s'occupe de faire avancer ce dossier. Il m'a fait lire ladite circulaire lors du salon de Clermont. C'est très encourageant en ce qui concerne le power fishing, mais pour la verticale cela reste ambigu, et j'ai conseillé à Jean Claude de maintenir la pression pour expliquer le problème et obtenir des avancées plus significatives.

Affaire à suivre en tout cas... Tout n'est pas réglé loin de là, mais avec de la bonne volonté de part et d'autre nous arriverons je l'espère à une évolution des esprits et à une ouverture des instances de la pêche aux revendications des pêcheurs modernes.

(1) Après publication de ce billet , j'ai eu Jean Claude Priolet au téléphone, qui m'a certifié que sa fédé n'avait pas demandé de dommages et intérêts, puisque au contraire son intérêt et sa volonté étaient de calmer les esprits et de couper court aux polémiques en recherchant une solution. Il va se renseigner pour essayer de comprendre le pourquoi du comment.

16 janvier 2008

Remise des trophées AFCPL à Clermont

Le salon de Clermont, mi-janvier, est devenu pour l'AFCPL (association française des compétiteurs de pêche aux leurres) l'occasion de remettre publiquement à ses champions les trophées gagnés pendant la saison précédente.


Cliquer sur les photos pour les agrandir
Cette année nous avons eu droit à un cérémonie "à l'américaine", qui a fait sensation, avec entrée des champions dans le salon sur leur bassboat tiré par un 4x4, confettis, champagne, pin-up et sono.



On aime ou on n'aime pas, mais il est certain que le spectacle n'a pas laissé indifférent, et qu'il contribue à faire connaître l'existence de la compétition carnassiers au public présent.



Les sponsors évidemment apprécient beaucoup ce genre de mise en scène médiatique qui tranche avec la morosité généralement de mise dans le monde de la pêche.




A moins que Philippe Guigo, le nouveau patron de Rapala France ne boive pour oublier qu'il va devoir supporter le mauvais caractère de Samir pendant encore un an...

Le contrat de sponsoring des deux gardois vient en effet d'être renouvelé.




Le public en tout cas semble apprécier le spectacle.
Aucun stand et aucune animation n'a eu autant de succès sur ce salon.




Mais revenons aux résultats.

Les grands vainqueurs de cette saison 2007 ont donc été Samir Kerdjou et Nasser Khanfour (équipe Rapala-Lowrance), qui ont remporté le classement général et trois des quatre classements par espèce (bass, sandre et perche).


Les seconds et troisièmes du classement général sont Gaël Even et Sylvain Legendre (Pure Fishing - Owner), suivis de frédéric jullian et Olivier Irailles (Illex - Rod & Pod).




Les vainqueurs 2007 du classement "brochet" sont Frédéric Jullian et Olivier Irailles.

Seconds : Benigne Ampaud et Frédéric Charrais (Rod & &Pod - Pecheur.com).

Troisièmes : Sylvain Legendre et Gaël even.




Les vainqueurs du classement "sandre" sont Samir et Nasser.
Seconds : Gaël et Sylvain.
Troisièmes : Jullian et Irailles

Oui je sais : "toujours les mêmes" ! C'est normal puisque le classement général est calculé en cumulant les classements par espèces.




Les vainqueurs du classement bass sont Samir et Nasser pour la nième année consécutive. Celui qui arrivera à les battre sur cette espèce et sur une saison aura droit à une médaille.

Ah ! De nouvelles têtes : les seconds sont Sylvain Garza et Mick Weill (Lucky Craft), qui ont réussi une saison remarquée. Il paraît que les sponsors se les arrachent pour 2008...

Troisièmes : Michel Hygonnet et Sylvain Pouches (Pafex - Owner).




Les vainqueurs du classement perche sont... Oui, Samir et Nasser.
Les seconds : Sylavain et Gaël.
Les troisièmes : Laurent et Tristan Poulain (Pure Fishing - Bassboat Europe - Owner), qui ont eux aussi réussi une saison remarquée et terminent quatrième au classement général.




L'AFCPL empoche pour 2008 un gros chèque de son principal sponsor Mercury France. D'autres devraient suivre.




Le Challenge Interdépartemental a également profité du salon pour distinguer ses vainqueurs et annoncer son calendrier 2008.




Tout un symbole : en présence d'un représentant des deux équipes ayant remporté chacun des deux circuits en 2007 (Samir Kerdjou, vainqueur AFCPL et Channy Calmels, vainqueur du Challenge), Frédéric Marre (AFCPL) et Patrick Ruffié (Challenge) annoncent une "date mystère".

Cette fameuse date va permettre aux meilleurs des deux circuits de s'affronter début mai sur un lac dont on ignore encore le nom, qui ne sera dévoilé qu'au dernier moment.

10 janvier 2008

JC Tanzilli : blocs en stock !

Cliquer sur la photo pour l'agrandir
tanzilli et son gros sandreSamir termine la saison 2007 en beauté mais Jean Claude commence la nouvelle sur les chapeaux de roue avec un doublé magistral réalisé en Saône lors d'un stage avec un client : 98cm pour 11kg200 et 87 cm pour 6kg800 ! Ça calme, non ?

Ces deux mastards ont été pris du bord, dans des endroits calmes et relativement profonds, sur tresse 17/100, monture poisson mort 6 gr équipée l'une d'un gros shad et l'autre d'un gardon.

Jean Claude Tanzilli est évidemment connu et reconnu en tant que guide et pêcheur de silure, mais on oublie parfois qu'il est également une grosse pointure en matière de sandre et brochet.

Un p'ti stage, ça vous tente ?

Contact JCT : jctanzilli@free.fr


2 janvier 2008

Leurre mystère...

L'ami Samir (champion AFCPL de pêche du bass, du sandre et de la perche aux leurres en 2007 avec son coéquipier Nasser) termine l'année en fanfare avec ce beau bébé de 94 cm pour 9 kg tout rond (en attendant un autre beau bébé prévu pour ce printemps ).

Ce poisson a été pris dans le Rhône lors d'un reportage "verticale" de 4 jours pour la Pêche et les Poissons. Il a été relâché après photos.

Le sujet du papier : Samir, qui expérimente sans cesse de nouveaux leurres souples, a fait une découverte qui devrait faire l'effet d'une petite bombe dans le monde de la Verticale.

Un leurre qui fait la différence quand la pêche est vraiment difficile, notamment par eau froide.


Qu'il en profite bien, car ce ne sera bientôt plus un secret pour personne